Japon, avril 2019
Lors de ce voyage, j’ai eu la chance de passer la nuit dans un monastère bouddhiste, au cœur d’un massif montagneux inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Une expérience intense et empreinte de sens, qu’il me tient à cœur de partager. »
L’épopée Japonaise, c’était réaliser un rêve. L’idée d’être au bout du monde, dans un pays si spécial, si fascinant pour toutes ces différentes facettes. Mais j’en avais sous-estimé une : le côté spirituel. L’île est remplie de temples et de sanctuaires, bien plus que je ne l’aurai imaginé. Bouddhisme et Shintoisme sont représentés, deux traditions emplies de bienveillance envers l’humanité, la terre et l’univers entier, la nature et tous les êtres qui l’habitent.
En route pour le Mont Koya.
Nous avions déjà fait beaucoup de kilomètres avant d’arriver aux pieds des collines qui nous mèneraient à la capitale bouddhiste sacré. Il faut emprunter des chemins à travers la montagne, des routes sinueuses, étroites et raides, entre les vallées embrumées qui donnent déjà un avant goût mystique, et nous plongent de plus en plus dans une atmosphère étrange.
Après cette longue ascension, quelques temples apparaissent comme par magie près de notre route…Ça y est, nous sommes bien arrivée à Koya-san, haut lieu de pèlerinage ! Il y règne une ambiance digne d’un film Japonais fantastique. La température est très fraîche, nous sommes à plus de 1000m d’altitude. L’air est humide, des nappes de brouillard se forment un peu partout, recouvrant une partie des temples et des maisons, ce qui les rend d’autant plus mystérieux et imposants. La ville est remplie de plus de 117 sanctuaires, lieux sacrés… Ils sont partout, là où mon regard se pose, il s’émerveille d’une nouvelle découverte. J’en prend pleins les yeux, je suis ébahie. J’ai l’impression de m’être glissée dans un livre de contes.
Découverte du monastère.
Après les visites, nous approchons de la fin de journée et il est temps de rejoindre le monastère bouddhiste qui nous accueillera pour la nuit. Le guide nous avait prévenu : pas de valises, nous emportons juste un petit baluchon, le strict nécessaire. Quelques pas et nous arrivons déjà. Personne pour nous accueillir, ici, on ne fait pas dans le tourisme de masse. Juste une rangée de chaussons blancs, bien alignés devant l’entrée…Les chaussures ne sont pas admises non plus ! Je pars me perdre dans les couloirs épurés de ce temple en bois. Tout est simple et sobre. Je trouve un couloir à l’étage, c’est ici. Chambre 23, petit carré aux murs beiges, une table, un futon, et un poêle à pétrole pour réchauffer le tout.
Le dîner est servi dans une grande salle à 18h30. J’enfile le kimono suspendu au cintre de la chambre, et je descend au rez de chaussé. Les couloirs sont déserts et glacials. Les pans de mur en papiers blancs sont grand ouverts sur l’extérieur, et je m’attarde sur le paysage figé qui entour le monastère.
« Des arbres, des petits lacs endormis, et les cailloux blanc soigneusement disposé qui les entourent. »
La nuit tombe, j’avance à petit pas et j’entends murmurer comme des incantations provenant des chambres. Je suis seule, en kimono et pantoufles dans ces couloirs froids, écoutant le chant des moines venu en pèlerinage… L’expérience est extraordinaire, cela semble irréel.
Je rejoins mon groupe dans la grande salle pour déguster un repas léger, déjà disposé sur les petites tables bien en rang. Pas si facile de rester assis en tailleur pendant tout le dîner, mais c’est la tradition !
La journée à été longue, je vais me réchauffer avec un thé et me préparer à dormir pour la première fois de ma vie, sur un futon !
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Pas très agréable pour le dos, il faut l’avouer. Une fois couché au sol et dans le calme, je n’ose plus bouger. Le silence à envahit les lieux.
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J’ai les yeux grand ouverts et j’entends raisonner au loin, un gong…
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Toute les 5 minutes, un moine le fait retentir. L’atmosphère de la nuit devient alors comme sacrée.
La cérémonie journalière.
5h, j’avais programmé mon réveil. La nuit fut courte et peu reposante, mais je me lève heureuse de cette nouvelle expérience, et enthousiaste à l’idée de participer à la cérémonie matinale. Tout le monde se rejoint dans une pièce particulière, remplie de tambours, d’objets en or, et de bougies déjà scintillantes. Une immense statue de bouddha domine au centre de l’hôtel. De notre côté, sur le tatami, chacun prend sa place autour du petit poêle à pétrole qui réchauffe à peine. La salle est pleine de toute les personnes venues passé la nuit ici. Aucun bruit, aucune photo autorisées. Deux moines entrent dans la pièce, et, tout en frappant sur les tambours, ils entament en cœur et sans interruption pendant 30 minutes, les prières et chants bouddhiques.
Le cimetière incontournable.
Après un petit déjeuné frugal (bol de riz, soupe et autres curiosités), il est temps de repartir en silence, et de se diriger vers le cimetière le plus sacré du Japon : Okuno-in. Un endroit incroyable qui regroupe près de 200 000 pierres tombales de samouraïs, de moines, de seigneurs, ainsi que de personnes ordinaires et même d’animaux, sous une forêt de cyprès centenaires. Les photos ne sont pas non plus autorisées partout, une partie du site est protégée.
C’est une promenade en silence des plus spirituelle qui vous attend, on se perd dans les petites allées interminables entre les innombrables tombes recouvertes par la mousse. On semble faire un bond dans le temps, les arbres et les pierres nous racontent leur histoire. Je me sens bénie par cette ambiance divine, et des plus chanceuse de pouvoir admirer ces vestiges. Vous ne pouvez pas rater ça !
« Sur ce petit bout de terre, le temps
n’a jamais arrêté les gongs de retentir,
les rituels et les prières de perdurer. »
Namasté.